Par Mountchi Gilbert*
Photo Mister Febaug
Décidément, les jeunes Lamé n’ont pas finir de faire parler d’eux. Longtemps noyés dans de nombreux déboires : alcoolisme, mariage précoce, paresse, délinquance, déperdition scolaire, impolitesse. Ils deviennent de plus en plus ingénieux, entreprenants, sages et intelligents. Ils innovent dans tous ce qu’ils font. Aucun domaine de la vie ne leur laisse indifférent. Leur secret de réussite réside dans l’association de la tradition à la modernité. Une belle symbiose qu’ils parviennent sans aucune difficulté à manier. Mister Febaug, voix montante de la musique urbaine dans la région du Nord Cameroun, à Garoua, est de ces catégories des jeunes.
Artiste auteur, compositeur et chanteur. Ce jeune a réussi en un laps de temps à se faire un nom. Il fait du rap et chante bien en lamé, en français et en anglais. Il est le fondateur du groupe « Benoue Gang Music ». Il est encore tout jeune élève. Il a une voix mélodieuse et retentissante. Pour juste un début, il compte déjà trois titres musicaux pour le bonheur de ses nombreux mélomanes. Il promet des très belles surprises à ses fans et surtout à sa communauté d’origine.
Qui est ce jeune prodige de la musique ? La rédaction de la LANGUE ET CULTURE LAME a voulu vous le présenter.
Né le 20 juillet 1995 à Béré, dans l’arrondissement de Rey-Bouba, région du Nord Cameroun. Mister Febaug passe la quasi-totalité de son enfance à Patadjé, dans l’arrondissement de Bibémi où il y fait ses études primaires (2002-2009) à l’Ecole Publique dudit village. En 2009, après l’obtention de son Certificat d’Etude Primaire (CEP), il poursuit successivement ses études secondaires au Lycée de Bibémi, Lycée classique de Kaélé, Lycée de Moutourwa, Lycée de Ouro-Hourso Garoua et au Collège protestant du Nord où il est actuellement élève de classe de Terminale C.
De la gauche à droite, Mister Febaug et MC Bba au studio
La musique, Myster Febaug la découvre en 2012 alors qu’il était jeune élève de classe de 4e au Lycée de Kaélé. En grand amoureux de musique, ce fils de Boéli dans l’arrondissement de Bibemi participait toujours à la compétition Délire qu’organisait son établissement. Très vite, il sera détecté par Phénoménal X un de ses ainés dans la musique qui l’initie au Rap et l’apprend conséquemment les règles de l’art. Leçon bien appris, Mister Febaug se lance dans le rap et prestait en live dans des cérémonies et semaines culturelles qu’organisaient çà et là.
En 2018 à Moutourwa, il intègre le Groupe Sbire Team dirigé par Rep Dj, un de ses ainés spécialisé dans la prise audio. Avec une voix éclatante dans le Rap hardcore, Mister Febaug devenait de plus en plus puissant.
En 2019 à Garoua, Mister Febaug débute une carrière solo, notamment avec l’enregistrement de ses titres KAW VUN DEKOFO, un hip hop chanté en lamé, sa langue maternelle ; CODEPAT un appel à l’union des fils et filles de Patadjé, le village qui l’a vu grandir. Et WOUNTAI OLIVIER, un vibrant hommage à l’endroit de ce professeur d’histoire et d’Education civique, assassiné à Bamenda en 2020 au fin fond de la crise sociopolitique anglophone.
Mister Febaug au studio
En 2020, Myster Febaug fonde un groupe musical dénommé BENOUE GANG MUSIC basé à Garoua. Groupe dans lequel l’on retrouve de nombreux jeunes artistes à l’instar de RAMZESS_LAZER, REVOLTE_LA_MENACE et NZI_LE_BOSS.
Logo du groupe BENOUE GANG MUSIC
Son nom d’artiste Mister Febaug n’est pas pris au hasard. Il est l’association des trois premières lettres de son nom (Febraissi) et de son prénom (Augustin) et Myster en anglais qui est littéralement la traduction du mot « monsieur », symbole de son appartenance à un pays bilingue, ayant pour français et anglais comme langue officielle.
Pour sa langue (lamé), Mister Febaug se dit avoir plusieurs projets qu’il murit déjà. D’ailleurs il s’autoproclame « ambassadeur » de la langue et culture lamé. A cet effet, chantera-t-il un jour le « Nyem Gura », le « Nyem gala », le « Nyem alaya », le « Nyem lélékulé », le « dla on » ou le « nyem fragwa ». L’on ne saurait dit. Une chose est certaine, Mister Febaug se montre plus réservé sur ses projets.
Toutefois, Febraissi n’exclue pas la possibilité d’y associer les instruments musicaux du terroir comme le « mbliw », le « dub riya », le « ngeng », le « jiw » ou le « vay jiw » comme mais pas exactement le font ces ainés Mbarmbi, Ngassé etc.
Dans ce travail exaltant, Mister Febaug se dit être confronté à de nombreuses difficultés notamment le manque de manager et de producteur, le problème financier et le manque d’encouragement de la part de sa communauté d’origine car déclare-t-il avec regret : « tout ce que j’ai fait, c’est à mon fond propre. Il n’y a pas de solidarité entre nous (Lamé) afin de faire la promotion de notre langue et culture. Si je rayonne un jour, c’est la langue lamé qui rayonnera ».
Vivement, il faut protéger le soldat Febraissi. Il faut l’encourager, il faut le promouvoir. Certes il a de l’avenir mais son avenir dépend de tout un chacun de nous ces frères et sœurs. J’en ai fait le mien et j’y continuerai à le faire de mille façons, à chacun de faire sa part. Chapeau à toi champion, va de l’avant !
Contact Mister Febaug
Vous pouvez contacter « Langue et culture lamé » sur :
Appel et WhatsApp : (+237) 694 95 83 52
Facebook (Page) : Langue et culture Lamé
Site web: www.gumbayepeople.blogspot.com
⃰ Mountchi Gilbert est traducteur (anglais-français-langues africaines), historien, rédacteur web, réviseur et relecteur. Il mène plusieurs recherches sur la langue et culture lamé.
Bonne chance à lui
RépondreSupprimerMerci beaucoup grand frère !
RépondreSupprimerBonne chance mn frère,seul mot,persévérants...
RépondreSupprimerBeaucoup de courage à lui car rien n'est facile dans ce monde, sauf le perceverant gagne.
RépondreSupprimerBonne chance à lui et beaucoup de courage le message est bien passé
RépondreSupprimerBon courage et succès à mon cher frère Mister Febaug💪💪💪!
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