Par Mountchi Gilbert*
Avertissement : Par soucis de consistance, nous avons choisi d'utiliser dans cet article l’appellation « lamé », même si dans ses différents travaux, l’écrivain n’emploie que le terme « pévé ». Le lecteur doit noter que ces deux termes sont synonymes et par conséquent désigne le même peuple, la même culture et la même langue.
Il n’est pas né avec une cuillère dans la bouche. Il s’est forgé tout seul son chemin. Du haut de ses 27 ans, il s’illustre déjà comme l’un de plus brillant et talentueux écrivain de son époque. Déjà, trois œuvres littéraires à son actif. Il est à la fois poète et dramaturge. Il a des rêves et surtout des grandes ambitions. Il ne jure que pour la culture lamé qu’il veut à travers sa plume, hisser à l’échelle mondiale. Pour lui, sa culture doit conquérir le monde entier. Il est humble, courtois et surtout très engagé. Il parle de son pays avec fierté et ne tarde pas à critiquer l’ordre dirigeante des immoralités politiques que l’on observe çà et là. Aujourd’hui c’est un personnage atypique, un « petit-grand » nom de la belle plume africaine que nous avons choisi de vous présenter.
Aimé Badjam
Né le 29 mai 1993 à Sarh au Tchad, BADJAM YAN- TCHAMSI Aimé alias Aimé BADJAM, fait ses études primaires et secondaires dans cette ville. Après l’obtention de son Baccalauréat littéraire en 2013, il poursuit ses études supérieures à l’Université Adam Barka d’Abéché au Tchad, étude sanctionnée par l’obtention d’une Licence en Lettres (2016). L’année d’après, il s’inscrit en Master des Sciences du langage à l’Université de Maroua au Cameroun où il soutient en 2019. Aujourd’hui, Aimé Badjam est doctorant au sein de ladite université. Très actif dans ses travaux de recherche qui porte sur sa langue maternelle, rien ne pourra l’empêcher de concrétiser dans un futur proche ses rêves de devenir docteur.
Dans le domaine de l’écriture, Aimé Badjam n’a pas attendu un moment précis pour s’y lancer. Dès sa tendre enfance, il s’est toujours illustré comme un grand amoureux de musique et d’écriture. « Le succès n’attend pas l’âge », le dit-on, Badjam l’a bien compris. Ce qui justifie son orientation académique vers les Lettres, une filière qu’il en détient les secrets. Déjà avant la fin de son cycle de licence, Badjam rédigeait déjà son premier recueil de poèmes « Liberté d’expression » publié en 2017 chez l’éditeur français Edilivre.
Deux ans après, il publie sa première pièce théâtrale intitulée “Kouakou, fille de la déesse des jumelles”, aux Éditions Toumaï au Tchad (avril 2019).
Et tout récemment en juin 2020, il vient de publier pour le plaisir de ses lecteurs un recueil de poèmes titré “Yam-kou ou le chant du feu” aux Éditions Toumaï.
L’inspiration de Badjam ne vient pas de ex-nihilo. Il la tire de sa culture. La langue, la culture et la tradition lamé, il en a une profonde maitrise. Pour illustration, l’écrivain a puisé les éléments constitutifs de sa pièce théâtrale « Kouakou, la fille de la déesse des jumelles » dans sa culture. Les personnages (Kouakou, Djouda, Toukoua, Vaihal, Ndikmi, Voundouk, Koiffé, Vaihou etc.) sont des noms Lamé. Les noms de lieux (Pala, Lamé, Doué, Rong, Oumri) sont des noms des villages et villes lamé. Les faits (les rites des jumeaux, le syncrétisme religieux, le respect envers les ainés etc.) sont entièrement tirés de la culture profonde du peuple lamé. De même, le titre de son recueil de poèmes « Yam-kou » ou le chant du feu n’est pas anodin. « Dans la tradition pévé, le Yam-kou (chanson-feu) est chanté pour passer en revue les bons et/ou mauvais actes des hommes et femmes de cette communauté. » « Il doit absolument contenir au moins un proverbe ou une expression d’origine africaine pour être qualifié de poème yam-kou. » peut-on lire en préface.
Autant de coloration culturelle dans ses œuvres qui témoigne de l'application de son concept de «francafricature», prônant l'expression de la culture africaine dans la francophonie.
En écrivain engagé, Aimé Badjam ne voit pas tout en blanc. Il valorise quand il faut valoriser et critique quand il faut critiquer.
Le succès d’Aimé Badjam c’est également l'intérêt des professionnels de la traduction pour ses œuvres. Pour rappel, un projet de traduction de sa pièce théâtrale est déjà achevé en lamé et en cours en anglais.
En gros, notre poète-dramaturge a certes de l’avenir mais son avenir dépend de nous ces frères et sœurs. Il a besoin de nos encouragements. Acquérons les œuvres de Badjam, lisons et hissons notre frère au sommet de la littérature mondiale. Il est notre « Aimé Césaire ».
Vous pouvez procurer les œuvres d’Aimé Badjam dans les différentes librairies du Tchad. Ou contactez Aimé Badjam au +235 66 96 97 89 (WhatsApp) et +237 697 51 71 91 (Appel).
Ou contactez nous sur :
Appel et WhatsApp : (+237) 694 95 83 52
Facebook (Page) : Langue et culture Lamé
Site web: www.gumbayepeople.blogspot.com
⃰ Mountchi Gilbert est traducteur (anglais-français-langues africaines), historien, rédacteur web, réviseur et relecteur. Il mène plusieurs recherches sur la langue et culture lamé.
Waouh, beaucoup de courage mes frères, le meilleur reste à venir
RépondreSupprimerMerci frérot !
SupprimerWaouh, beaucoup de courage mes frères, le meilleur reste à venir
RépondreSupprimerMerci beaucoup frère,va de l'avant tu as tout le soutien du peuple lamé
RépondreSupprimerToutes mes félicitations à lui et surtout bcq de courages. En vérité les lamé se battent bien même, seulement on ne se montre pas. Par exemple au Tchad nous avons des lamé sont pilote, DG, colonel, entrepreneur, enseignants et aussi une fille en formation en pilote aux États-Unis,... De même au Cameroun nous avons des lamé généraux, colonel, Directeur à l'IRIC, des comptables à la CEMAC. Informaticien à la BEAC,...
RépondreSupprimerQue Dieu le tout puissant comble chacun de tous les chercheurs lamé selon sa satisfaction.
RépondreSupprimerCourage vraiment aux aînés et à ceux qui veulent ampoiter le pas.